16e sommet de la Francophonie: Lamamra pour un enseignement confortant l’indépendance et le développement des pays africains

Intervenant à la 16ème Conférence des chefs d’Etat et de gouvernement des pays ayant le français en partage, Le ministre d’Etat, ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Ramtane Lamamra, qui représente le président de la République, Abdelaziz Bouteflika à ce Sommet à Antananarivo, a plaidé pour une éducation et un enseignement permettant de conforter l’indépendance des pays africains et le développement de leurs économies.

Le ministre a souligné la nécessité d’œuvrer à une éducation et à un enseignement « qui feront des hommes africains de demain, nos indépendances reconquises et nos économies en essor », des citoyens conscients des défis et des enjeux que l’Afrique dans son ensemble est appelée à confronter, le développement en étant le défi majeur.

« C’est sur l’Afrique que, depuis longtemps, l’Algérie a décidé de parier. Et c’est avec elle, qu’Africain par l’histoire, la géographie et la culture ainsi que par la communauté d’espérance, mon pays entend contribuer à gagner ce pari pour lui-même et pour tous les peuples représentés ici, ainsi que pour la pleine consécration des valeurs de fraternité universelle », a affirmé M. Lamamra.

Le ministre a observé, par ailleurs, qu’aujourd’hui encore où se répand partout dans le monde dit développé « l’inquiétante tentation du repli sur soi identitaire », aucune langue « ne doit se contraindre à l’enfermement, au refus de l’autre et au déni de sa contribution à la civilisation universelle ».

Il a expliqué, à cet égard, que  «Si la langue française s’est frayée un chemin vers l’école algérienne pour y prendre une juste place, c’est que nous voulons que l’écolier d’aujourd’hui soit préparé à l’apprentissage des langues prépondérantes dans les échanges internationaux (…). L’ambition de notre effort n’est pas d’entretenir la nostalgie d’une gloire passée mais de doter nos langues des moyens modernes de la recherche et du savoir ainsi que de la maîtrise des outils les plus à même de créer la richesse matérielle et intellectuelle ».

M. Lamamra a relevé, dans ce contexte, que l’Algérie œuvre au développement de ses langues officielles que sont l’arabe et le tamazight, tout en octroyant aux langues étrangères, y compris le français, « toute leur place » dans l’enseignement.

C’est cette « approche à la croisée des cultures et des langues », a-t-il expliqué, qui a permis à l’école algérienne de compter la première femme africaine membre de l’Académie française, Assia Djebbar, ou encore le sociologue et humaniste, Malek Chebel, disparu récemment, et dont la maîtrise parfaite de l’arabe et du français lui a permis, entre autres, de produire une traduction du Saint Coran « loin des fantasmes exclusivistes et excommunicateurs de ceux qui, extrémistes de divers horizons, prétendent en étouffer la lumière du message originel qui est d’abord un message de paix et de tolérance ».

Citant Kateb Yacine, il a rappelé que pour « l’auteur de « Nedjma », œuvre fondatrice de la littérature maghrébine de combat, la langue française a été « un moyen de donner la parole aux sans voix, en trempant sa plume dans la plaie béante de la réalité coloniale », précisant que cette langue est, aujourd’hui, un « héritage assumé » en Algérie « comme une ouverture sur le monde et comme un témoignage devant l’histoire que le peuple algérien est disposé à emprunter toutes les passerelles d’un dialogue responsable et apaisé pour s’ouvrir aux autres cultures et civilisations, fût-il – et il l’est – des plus fiers de son propre héritage culturel et civilisationnel ».

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