Au centre du Maghreb, ouverte sur l’Europe et enracinée en Afrique, la position de l’Algérie lui confère une valeur stratégique importante qui exige de notre part une responsabilité en matière de paix et de sécurité de la région, mais également des grands défis économiques et sécuritaires à relever.
Attachée à son appartenance à l’Afrique dont elle a partagé les luttes pour l’indépendance, l’Algérie ne cesse d’œuvrer pour la cohésion du continent, la promotion de la paix, de la sécurité et de la stabilité de l’Afrique, la lutte contre le terrorisme et de participer à la mise en œuvre des stratégies de développement économique et sociale définies par l’Union Africaine.
Au Maghreb, l’Algérie considère l’intégration maghrébine comme un choix stratégique qui se fonde sur l’histoire commune des peuples du Maghreb, et la nécessité de faire face ensemble à des défis communs sur le plan économique.
Malheureusement, les efforts de l’Algérie en faveur de la construction des institutions maghrébines pour en faire un instrument efficace d’intégration se trouvent annihilés, pour des objectifs inavoués, par l’un des membres de cette union, qui invoque aujourd’hui, la position de l’Algérie sur la question du Sahara Occidental pour justifier son blocage de cette organisation.
Je crois qu’il est nécessaire de rappeler que la question du Sahara occidental n’est pas un différend bilatéral entre l’Algérie et le Maroc, mais qu’il s’agit d’une question de décolonisation inscrite comme telle au niveau des Nations Unies. Toutes les manœuvres visant à dénaturer la réalité de cette question n’ont pas réussi a en modifier la problématique, qui reste une question de décolonisation au regard du droit international.
C’est dans cette logique que les Nations unies tentent de trouver une solution à ce conflit, et c’est dans ce sens que s’inscrit la position de l’Algérie.
En ce qui concerne les relations de l’Algérie avec l’Union Européenne, elles sont régies par l’Accord d’Association qui est entré en vigueur en 2005. Toutefois, l’évolution des échanges a enregistré un grand déséquilibre en faveur de l’UE. Entre 2005 et 2015, les pays de l’UE ont exporté vers l’Algérie pour une valeur de plus de 220 milliards de dollars alors que les exportations algériennes hors hydrocarbures n’ont pas atteint les 14 milliards de dollars.
Devant cette situation, l’Algérie a demandé un réexamen de cet accord dans le sens d’une meilleure prise en considération des intérêts de l’Algérie et des spécificités de son économie et d’un recadrage globale de nos relations avec l’Union Européenne avec l’objectif d’un véritable partenariat stratégique. C’est dans ce sens que le Conseil d’Association Algérie-Union Européenne s’est réuni en mars dernier et a défini à cette occasion les priorités communes.
La restructuration de nos économies respectives, les impératifs de la transition, aussi bien politique que économiques et l’instabilité que nos deux pays ont connus, à la même période, les années 90, tout cela a été à l’origine d’un reflux dans nos échanges commerciaux et une certaine distance dans nos rapports politiques.
Mais, depuis quelques années, les relations aussi bien économiques que politiques se sont renforcées. La visite du Président Tomislav Nikolic à Alger en mai 2016, confirme cette nouvelle dynamique.
Sur le plan politique, les principes et objectifs qui ont été à la base de l’appartenance de nos deux pays au mouvement des Pays Non Alignés sont encore les repères dans nos consultations politiques. Comme vous le savez, l’Algérie n’a pas reconnu l’indépendance du Kosovo parce qu’elle est très attachée au respect de la légalité internationale et nous estimons que le tracé des frontières internationalement reconnues des Etats doit être clairement mis en exergue par nos deux pays, et en toutes circonstances.
En raison de sa position géographique, mais également en raison de la prospérité et la dynamique de développement que connait le pays, l’Algérie, après avoir été un pays de transit, elle est aujourd’hui également un pays de destination de migrants en provenance des pays sub-sahariens et de Syrie. Nous avons pris les dispositions pour accueillir dans les meilleurs conditions ces personnes que la pauvreté, la sécheresse ou les conflits ont obligé à quitter leurs pays. Plus de 50 000 ressortissants syriens sont arrivés en Algérie où ils ont été autorisés à résider et dont les enfants ont été scolarisés dans les établissements scolaires algériens et ont droits à l’accès gratuits aux soins de santé. Les migrants en provenance des pays sub-sahariens jouissent également des mêmes droits.
En ce qui concerne votre question sur les défis sécuritaires, en Algérie, nous ne faisons pas l’amalgame entre migrants et terrorisme. Le terrorisme a d’autres objectifs, une autre forme d’organisation et d’autres origines. Le terrorisme quelles que soient les motivations dont il se réclame et l’habit sous lequel il mène ses activités criminelles ainsi que le trafic de drogue, dont il tire son financement, sont des phénomènes que nos forces de sécurité combattent avec détermination.
Si vous entendez par « printemps arabe », les changements politiques que certains pays de la région ont connus ces dernières années, je vous dirais que l’Algérie avait opéré ces changements depuis déjà le début des années 1990.
Le monde avait les yeux fixés sur la chute du mur de Berlin quand l’Algérie, après les évènements d’octobre 1988, s’était engagé dans la voie du pluralisme politique, la liberté de la presse et la promotion des droits fondamentaux. Les débats en cours actuellement dans les pays du « printemps arabe » ont été déjà tranchés en Algérie à cette époque.
Depuis, avec l’avènement du Président Bouteflika, des réformes profondes ont été engagées pour le renforcement du caractère démocratique de nos institutions et pour la promotion des droits fondamentaux. De plus, le bien-être du citoyen est l’objectif fondamental des plans ambitieux de développement économique et social, engagés ces dernières années par le gouvernement.
L’Algérie est liée à l’Europe par des contrats d’approvisionnement en gaz à travers trois gazoducs dont deux à travers l’Espagne et un autre à travers l’Italie.
Nous souhaitons développer avec l’Europe un partenariat stratégique mutuellement bénéfique dans le domaine de l’énergie.
C’est dans cet objectif qu’un mécanisme de dialogue de haut niveau dans le domaine de l’énergie a été lancé en 2015 et qui a pour objectif de renforcer le partenariat entre l’Algérie et l’UE dans les domaines des hydrocarbures, les énergies renouvelables et l’efficacité énergétique.
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